FLEX or not FLEX that is the question...

Non la littérature ne m’a pas rattrapée... En écho à l’entretien avec Marc Maugère et pour ne pas pourrir le post j’apporte ici ma pierre à l’édifice de cette complexe question du haut de mon expérience sur ce sujet, soit des années à expliquer (le landais est têtu) scientifiquement (on ne se refait pas) le « flex » à mes CONgénères. Le surf ça rend con même si on n’a pas de prédispositions particulières.

A l’issu de plusieurs années de recherche, banc d’essai et simulation numérique (faut bien se servir du matos du lycée, autant faire des trucs qui servent...), échanges avec des spécialistes mécaniciens et des moins spécialistes, tests in situ, voici ce que j’en dis:

En surf l’approche dynamique de la réponse en flexion de la planche est la clé du flex. les travaux de Benjamin Thompson publiés dans swaylocks il y a quelques années ont définis scientifiquement l’existence d’une fréquence de raisonnance structurelle « universelle » pour laquelle le surfer dit que la planche « a le bon flex » ( vulgarisation qui résume bien la situation). C’est surtout vrai pour les petites planches, légères avec des surfeurs plutôt expérimentés.
 
En pratique il faut que la planche soit un peu chewing-gum (élastique pas trop raide, soit un retour à la position initiale pas trop rapide, amorti). Ce que fait bien, mais pas longtemps, une structure PU lattée bois fin + strat légère Polyester. Ce que fait pas bien une structure eps lattée CP avec strat epoxy décente. Ce que fait encore moins bien une construction sandwich pvc bien faite. D’où la « polémique matériaux » du surfeur...

Pourtant côté rapport poids/solidité, durabilité y a pas photo, vous le savez bien les windsurfers, un sandwich dur et rigide c’est mieux. 

Pour le surf une structure eps/epoxy avec une strat bien dimensionnée permet d’atteindre le graal (ou presque...) en matière de flex, durabilité, coût... Mais comme ça n’est pas la tradition beaucoup d’acteurs du marché préfèrent en rester au PU/PE, facile à mettre en œuvre, avec un taux de renouvellement élevé ( rentable... oups fallait pas le dire). Ils se permettent, buzz instagram aidant, quelques incartades vers le stringerless eps supa light pliable, encore plus rentable et dans l’ère du temps ( agréable à surfer il est vrai) en profitant pour mythifier l’art du shape avec une belle photo de rabot skil. Le shape devenant trop accessible avec ce fantastique outil, rabot intelligent des temps modernes qu’est la fraiseuse CN. Un jour je finirai la mienne...

Putain faut que ça passe ce COVID...

Merci pour ce délire pas si délirant que ça !! 

Je me prépare à fabriquer ma première planche de foil et pour le choix de l'époxy j'ai choisi celle avec la plus grande résistance, cependant lorsque j'ai regardé la vidéo de Carbon Art  http://www.carbonartwindsurf.com/design/windsurf-board-construction/  j'ai remarqué qu'ils utilisent l'époxy West System qui est très répandue au Canada mais dont la résistance et la dureté sont marginales.  Cette résine se démarque peut-être par son FLEX!  Son allongement à la traction est de 3.6% au lieu de 2 pour mon premier choix.  

Le pire est-il meilleur??

3,6% c'est faible comme allongement, cette résine fait partie des rigides. La règle est de prendre une résine dont l'allongement à la rupture en traction est supérieur à celui des fibres utilisées mais il faut aussi que cette résine soit rigide si tu voeux une strat rigide. En général pour une résine plus elle est rigide, plus la résistance à la rupture est élevée mais l'allongement à la rupture et la résilience sont plus plus faible. C'est donc une histoire de compromis.